Zone rouge

Christchurch, Nouvelle-Zélande
Mars 2016
Technique argentique noir&blanc et numérique couleur

En septembre 2010, un fort séisme frappait la ville de Christchurch en Nouvelle-Zélande, suivi d’un second plus important le 22 février 2011, de magnitude 6.3 sur l’échelle de Richter, tuant 185 personnes et créant d’innombrables dégâts. Plus de 100.000 maisons ont été endommagées et près de 11.500 ont été jugées inhabitables après les tremblements de terre. Environ 80% du quartier central des affaires a été ou reste à démolir en raison de problèmes de sécurité. La catastrophe a déclenché un énorme programme de destruction et reconstruction. Mais cinq ans après, le réaménagement prend du temps. Le paysage a été profondément modifié, entre tas de gravats, vides béants et bâtiments condamnés, même si, dans les interstices de la ville, les initiatives publiques ou associatives se multiplient pour lui redonner vie et lui offrir un nouveau départ.

Un quartier reste quant à lui désert. Au Nord-Est de la ville, une zone de plus de 600 hectares, autrefois pavillonnaire, a été déclarée inconstructible pour cause de terrain instable et d’une importante liquéfaction du sol. La zone a été quasi entièrement vidée de ses 7000 maisons (détruites ou déplacées). L’Etat y a acquis, sur la base d’un volontariat un peu forcé, l’ensemble des terrains, qui sont depuis entretenus en d’immenses pelouses, quasiment vides, où pointent malgré tout quelques traces du passé : haies, massifs de fleurs, jeux d’enfants, auxquels nous mènent des routes aux lampadaires inutiles. Ces seuls restes de vie, avec les rares maisons encore en place, rappellent que nous sommes ici en ville, dans un espace vacant qui n’est pas voué à le rester. Pour prendre une décision, la Mairie a demandé aux habitants leurs désirs. Parmi les projets, une base de loisirs nautiques, un amphithéâtre ou encore un parc de reconstitution de la faune et de la flore natives.